Johanna Unglik, doctorante sous la direction du Professeur Catherine Bungener, soutiendra sa thèse de doctorat en Psychologie le vendredi 13 mars à 14h, en Salle du Conseil de l’Institut de Psychologie (71 avenue Edouard Vaillant, 92100 Boulogne-Billancourt).

Sa thèse s’intitule :

« Évolution des stratégies d’adaptation dyadiques et des processus émotionnels chez des patients atteints de sclérose latérale amyotrophique et leur conjoint ».

La composition du jury est la suivante :

  • Pascal ANTOINE, PU, Université de Lille (rapporteur)
  • Lucette LACOMBLEZ, MCU-PH, Université Pierre et Marie Curie (examinatrice)
  • Vincent MEININGER, PU-PH Emérite, Université Pierre et Marie Curie (rapporteur)
  • Aurélie UNTAS, PU, Université de Paris (examinatrice)

 

Vous trouverez ci-dessous le résumé de la thèse de Johanna Unglik :

Contexte : La sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie dégénérative des motoneurones, génère une paralysie progressive des muscles impliqués dans la motricité volontaire conduisant au décès deux ans après le diagnostic en moyenne. Malgré ce pronostic sombre, il a été observé que les patients présentaient peu de troubles dépressifs par rapport d’une part, à des patients atteints d’autres maladies neurologiques et d’autre part, à leur conjoint qui représente la principale source de soutien.
Objectifs : Cette recherche a pour objectifs principaux 1) d’explorer l’évolution de l’état thymique, des processus émotionnels et des stratégies d’adaptation dyadiques des patients atteints de SLA et de leur conjoint ainsi que celle de l’apathie des patients à trois reprises sur une période d’un an après l’annonce du diagnostic (à moins de quatre mois (M<4), à six mois (M6) et à douze mois (M12)) ; 2) de comparer ces variables entre les partenaires aux trois temps de l’étude, et 3) de repérer les éventuels liens entre les symptômes anxieux et dépressifs, et les dimensions que sont le coping dyadique et les processus émotionnels à M<4.
Méthode : Trente patients atteints de SLA, hospitalisés en hôpital de jour au centre SLA de l’Hôpital de la Salpêtrière, ont été inclus avec leur conjoint (n=60). Parmi ces participants, dix-neuf dyades ont été vues à M<4 et dix évaluées à trois reprises. Tous ont répondu à des auto-questionnaires évaluant les processus émotionnels, les stratégies d’adaptation dyadiques et l’apathie à l’issue d’un entretien individuel semi-directif au cours duquel les troubles et l’intensité des symptômes anxieux et dépressifs ont été investigués.
Résultats : Les dimensions étudiées chez les patients et chez les conjoints sont stables au cours de la première année de la maladie, malgré les déficiences physiques qui augmentent significativement. Même si le seuil pathologique n’est pas atteint, les symptômes anxieux et dépressifs sont plus élevés chez les conjoints à M6 et à M12. Nous n’avons pas observé de différences significatives dans l’évaluation de l’apathie entre les patients et les conjoints, montrant une objectivité de la part des patients sur leurs difficultés et sur leurs ressources aux trois temps de l’étude. Le traitement émotionnel est similaire entre les patients et les conjoints, et est relativement proche de celui des individus sains. L’étude des stratégies d’adaptation dyadiques montre que les patients bénéficient significativement plus d’un coping délégué alors qu’ils en apportent peu à leur conjoint, et ceci aux trois temps de l’étude. Des corrélations significatives sont existantes entre les symptômes anxieux ou dépressifs et les dimensions que sont les stratégies d’adaptation dyadiques et les processus émotionnels.
Conclusion : Au cours de la première année de la maladie, les partenaires ne modifient pas leur fonctionnement émotionnel et adaptatif en dépit des conditions de vie qui sont impactées. Cette étude longitudinale nous donne un aperçu sur la manière dont les couples font face à leurs difficultés et traitent les émotions au cours de l’année qui suit l’annonce du diagnostic. Les résultats permettent d’enrichir les connaissances scientifiques actuelles et contribuent à la réflexion d’une prise en charge psychologique adaptée pour les patients et pour les conjoints.

Mots-clés : SLA, processus émotionnels, stratégies d’adaptation dyadiques, symptomatologie dépressive et anxieuse, apathie.

 

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