Margaux Chabbert soutiendra sa thèse de doctorat en Psychologie le mercredi 18 novembre à 14h.

Sa thèse, dirigée par le Professeur Jaqueline Wendland,  est intitulée :

« Le vécu de l’accouchement chez la femme : Évaluation clinique, étude des facteurs de risque et de protection, et des conséquences sur l’état psychologique maternel, la relation conjugale et la relation mère-bébé. ».

 

La composition du jury est la suivante :

  • Pr. Jacques DAYAN (Examinateur)
  • Dr. Anne DENIS (Examinateur)
  • Pr. Wissam EL HAGE (Rapporteur)
  • Pr. Justine GAUGUE (Rapporteur)
  • Pr. Patrick ROZENBERG (Examinateur)

 

Conditions de participation à la soutenance :

Compte tenu du contexte sanitaire et de l’application des mesures de protection face au covid-19, la soutenance se déroulera par Zoom. La visio sera disponible à partir du lien suivant le 18/11/2020 dès 14h:

https://u-paris.zoom.us/j/83107674320?pwd=aDJ0SlR4TEJjRVJnMXEzR2JGcEtjZz09
ID de réunion : 831 0767 4320
Code secret : 520173

 

 

Vous trouverez ci-dessous le résumé de la thèse :

Contexte : L’expérience de l’accouchement, singulière et multidimensionnelle, suscite depuis quelques années un intérêt croissant de la part des cliniciens et des chercheurs. En effet, cet évènement de vie majeur a montré son impact à la fois sur la santé mentale desfemmes, mais également sur ses relations. L’évaluation de cet évènement n’est pourtant que rarement réalisée en maternité, alors que jusqu’à 33% des femmes rapportent un vécu négatif de leur accouchement. De plus, les études des conséquences en post-partum de ce vécu demeurent encore peu nombreuses, et même si, un à un, certains liens ont été étudiés, les interactions réciproques entre les facteurs prénataux, le vécu de l’accouchement, l’état psychologique maternel et les relations père-mère et mère-bébé en post-partum n’ont encore jamais été investiguées.
Objectifs : Ce travail a donc pour objectifs : 1) d’étudier le vécu de l’accouchement et de valider en France une échelle d’évaluation de cette expérience, 2) d’en identifier les facteurs de risque et de protection, 3) d’évaluer la santé mentale des femmes en post-partum immédiat, et 4) d’investiguer les interactions entre le vécu de l’accouchement, les facteurs prénataux et la période du post-partum, incluant l’état psychologique maternel, la relation conjugale et la relation mère-bébé.
Méthode : Le recrutement de 275 femmes venant d’accoucher a été réalisé au sein de la maternité de l’hôpital de Poissy Saint-Germain-en-Laye. Toutes les participantes ont complété un formulaire de consentement et répondu à des questions socio-démographiques, médico-psychologiques et obstétricales. Elles ont également rempli des auto-questionnaires évaluant le style d’attachement maternel, le sentiment d’efficacité personnel, l’ajustement dyadique au sein du couple, l’anxiété, la dépression, la détresse péri-traumatique et le vécu de leur accouchement. Ces femmes ont été recontactées à 2 et à 6 mois du post-partum afin de  remplir des autoquestionnaires sur l’évolution de leur santé mentale et de leurs relations. Quatre études, trois au design prospectif et transversal et une au design longitudinal, ont été réalisées afin de répondre à ces objectifs.
Résultats : Les résultats de la première étude présentent la validation d’une échelle d’évaluation du vécu de l’accouchement (le QEVA), ainsi que les spécificités de l’évaluation au sein de notre échantillon. Notre seconde étude sur l’identification des facteurs de risque et de protection face au vécu de l’accouchement montre que la primiparité, l’anxiété-trait, un style d’attachement anxieux, le mode d’accouchement, mais surtout les facteurs subjectifs de l’accouchement, comme un faible sentiment de contrôle perçu, contribueraient à une perception plus négative de l’accouchement. Les résultats de notre troisième étude, s’intéressant aux déterminants de la santé mentale des femmes en post-partum immédiat, indiquent que l’anxiété en post-partum immédiat serait prédite par une personnalité plus anxieuse et les complications perçues pendant l’accouchement pour la femme ou le bébé. Les symptômes de dépression seraient prédits plutôt par des antécédents de dépression, un faible sentiment d’efficacité général et une moindre satisfaction dans la relation conjugale. Enfin, la détresse péritraumatique serait surtout liée aux évènements subjectifs de l’accouchement, tels que le sentiment de contrôle perçu, les complications perçues et les émotions négatives ressenties pendant la naissance. Notre quatrième étude, présentant les résultats longitudinaux de ce travail, montre des liens significatifs entre le vécu de l’accouchement, l’état psychologique maternel en post-partum et les relations mère bébé et conjugale. Les analyses montrent que le lien entre le vécu de l’accouchement et les relations précoces mère-bébé serait médié par les symptômes de dépression chez la mère et par l’estime de soi maternelle.
Conclusion : Ce travail montre l’intérêt d’étudier le vécu de l’accouchement et les différentes dimensions qui le composent, d’évaluer ses conséquences à long terme et de prendre en charge la santé mentale des femmes qui vivent mal leur accouchement, impliquant donc de nombreuses retombées cliniques et de recherche. Au niveau clinique, ce travail suggère que des mesures de prévention pourraient être proposées en amont aux femmes présentant des facteurs de risque identifiés. Des prises en charge en post-partum de type thérapies cognitives et comportementales, associées aux techniques de l’Eye Movement Desensitization and Reprocessing (EMDR) ou de réalité virtuelle pourraient être proposées aux femmes ayant un vécu traumatique de leur accouchement. Au niveau de la recherche, il conviendrait d’investiguer de manière plus qualitative le vécu de l’accouchement afin d’en capter toute sa subjectivité, mais également de poursuivre les études sur les conséquences à plus long terme, notamment sur la dyade mère-bébé, et sur l’impact d’un accouchement traumatique pour le père.

Mots clés : accouchement, dépression du post-partum, stress post-traumatique, relation mère-bébé, relation conjugale

 

 

Page de la doctorante :