Naomi Downes soutiendra sa thèse de doctorat en Psychologie vendredi 25 juin 2021, à 14h.

Sa thèse, dirigée par la Pr Émilie Cappe, est intitulée :

Coparentalité et stratégies de coping dyadique chez les parents d’un enfant sur le spectre de l’autisme après l’annonce du diagnostic

 

La composition du jury est la suivante :

  • Pr. Céline CLEMENT, Université de Strasbourg (Examinateur)
  • Pr. Nicolas FAVEZ, Université de Genève (Rapporteur)
  • Pr. Céline CHATENOUD, Université de Genève (Rapporteur)
  • Pr. Isabelle ROSKAM, Université Catholique de Louvain (Examinateur)

Conditions de participation à la soutenance :

Compte tenu du contexte sanitaire et de l’application des mesures de protection face au covid-19, la soutenance se déroulera par Zoom.

Pour assister à la soutenance, envoyez-nous un mail à l’adresse suivante pour obtenir le lien Zoom : downesn@tcd.ie

 

Vous trouverez ci-dessous le résumé de la thèse :

Contexte : Le diagnostic d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA) est souvent un processus long et complexe pour les parents. Plusieurs études ont montré que le niveau de stress des parents est accentué au moment de l’annonce du diagnostic et qu’ils sont amenés à adapter leur relation coparentale en réorganisant les rôles pour répondre aux besoins spécifiques de leur enfant. Cependant, il n’existe pas d’étude qui explore le coping dyadique, c’est-à-dire la manière dont le couple fait face au stress au moment du diagnostic. Or, la littérature reconnaît la relation de couple comme une source primaire de soutien pour les parents. Une meilleure compréhension de l’adaptation du couple parental est nécessaire afin de mieux soutenir les familles dès le plus jeune âge de leur enfant.

Objectifs : L’objectif était d’explorer la manière dont les parents peuvent utiliser leur relation de couple comme un soutien, face au stress généré par le fait d’avoir un enfant sur le spectre de l’autisme, afin d’agir en tant qu’équipe dans l’éducation de leur enfant. Plus précisément, il s’agissait d’étudier les relations entre l’évaluation cognitive du stress (appraisal), le sentiment de compétence parentale, le coping dyadique, et la coparentalité. Pour ce faire, une combinaison de méthodes de recueil et d’analyses quantitatives et qualitatives a été utilisée.

Méthode : Le recrutement de 71 couples a été réalisé au sein de quatre centres de diagnostic de l’autisme en France, 1 à 36 mois après le diagnostic d’autisme de leur enfant. Les couples étaient éligibles s’ils cohabitaient et si l’enfant était âgé de 24 mois à 6 ans 11 mois au moment du diagnostic. Chaque partenaire a complété un formulaire de consentement et les mêmes auto-questionnaires pour évaluer l’évaluation cognitive du stress (ALES-vf), le sentiment de compétence parentale (QAECEP), le coping dyadique (DCI), leur relation coparentale (PAI), ainsi que des informations socio-démographiques. A l’issue de la complétion des questionnaires, les parents étaient invités à faire un entretien semi-directif en couple. Les dix premiers couples ayant accepté ont participé à l’entretien de recherche.

Résultats : Les données des questionnaires ont été analysées via l’Actor-Partner Interdependance Model (APIM), qui est un modèle d’analyses statistiques dyadiques. Ces résultats montrent que le coping dyadique et le sens de compétence parentale des parents sont liés à leur niveau de relation coparentale. En ce qui concerne les effets entre les partenaires, le coping dyadique positif des mères permet d’augmenter la qualité de la relation coparentale perçu par les pères. Tandis qu’un meilleur sentiment de compétence parentale chez les pères est associé à un niveau plus élevé de relation coparentale chez les mères. Concernant les entretiens semi-directifs, ils ont été enregistrés et retranscrits, et une analyse de contenu thématique a été menée selon une approche inductive à l’aide du logiciel NVivo. Trois thèmes ont été mis en évidence : les expériences émotionnelles (vécu émotionnel après les premiers signes d’autisme jusqu’au diagnostic et le vécu émotionnel quotidien après le diagnostic), le soutien en dehors du couple parental (grands-parents, communauté et professionnels), et l’adaptation (individuelle, coparentale et du couple).

Conclusion : Ce travail a permis de montrer la nécessité de mieux comprendre le fonctionnement et l’adaptation du couple parental ayant un enfant sur le spectre de l’autisme après l’annonce du diagnostic. Une meilleure connaissance des besoins dyadiques des parents permettrait aux professionnels de mieux accompagner les couples, pour le bien-être global de la famille et le bon développement des enfants sur le spectre. Des recommandations pour la recherche et la pratique clinique sont élaborées afin d’aider les chercheurs et les professionnels à développer ce domaine qui reste peu représenté dans les études et sur le terrain.

 

Mots clés : Coparentalité ; Coping dyadique ; Autisme ; Diagnostic ; Couple.

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