Sylvia Zimmers soutiendra sa thèse de doctorat en Psychologie jeudi 8 décembre 2022 à 14h.
Sa thèse, dirigée par Catherine Bungener (Pre, LPPS) est intitulée
Douleur et détresse psychologique dans la maladie de Parkinson
La composition du jury est la suivante :
- Catherine BUNGENER, Professeur, Université Paris Cité, Directrice de thèse
- Pascal ANTOINE, Professeur, Université de Lille, Rapporteur
- Bruno QUINTARD, Professeur, Université de Bordeaux, Rapporteur
- Carolina BAEZA-VELASCO, Maître de Conférences-HDR, Examinatrice
- David GRABLI, Professeur, Sorbonne Université, Examinateur

Condition de participation à la soutenance :
La soutenance de thèse aura lien en présentiel à la Salle Leduc – Campus Saint-Germain-des-Prés -45 rue des saints pères, 75006 Paris.
Elle sera également diffusée en visio-conférence. Vous pouvez indiquer votre présence ou demander le lien de la visio-conférence en envoyant un mail à l’adresse suivante : syzimmers@gmail.com
Vous trouverez ci-dessous le résumé de la thèse :
Résumé : La maladie de Parkinson (MP) est une affection neurodégénérative invalidante, qui se caractérise par la présence de signes dits moteurs et non-moteurs pouvant apparaître dès le début de la maladie ou au cours de son évolution, et qui sont responsables d’une altération progressive de la qualité de vie des patients. Nous avons choisi de nous intéresser plus particulièrement au phénomène douloureux et à son intrication avec les symptômes dépressifs, anxieux et l’apathie. En effet, cette problématique fait l’objet d’une attention récente mais croissante dans la littérature, car la complexité du phénomène douloureux dans la MP rend difficile son évaluation et ses traitements. Par ailleurs, si les résultats de la littérature mettent en évidence que la douleur dans la MP est souvent associée à une symptomatologie anxio-dépressive, les processus impliqués dans cette relation demeurent encore mal compris.
Notre recherche visait donc à compléter et à affiner les modèles actuels de compréhension du phénomène douloureux dans la MP, en tenant compte de ses spécificités et de son intrication avec les troubles psychiques. Par ailleurs, nous visions, grâce à l’utilisation d’une méthodologie de recherche quantitative et qualitative, à identifier les facteurs individuels et les processus psychologiques (coping, croyances et représentations face à la douleur) qui vont venir moduler les liens entre troubles psychiques et douleur.
Une première étude quantitative de cohorte transversale a été déployée auprès de participants ayant reçu un diagnostic de MP, via un questionnaire en ligne diffusé par des associations de patients francophones. Ensuite, une deuxième étude au design mixte a été conduite auprès de participants volontaires issus de la première étude.
Les résultats des deux études quantitatives (n=169 et n=32) confirment les résultats de la littérature qui mettent en évidence des niveaux de détresse psychologique (à la fois pour les symptômes anxieux et dépressifs) et de troubles structurés dépressifs et anxieux supérieurs à ceux de la population générale. Par ailleurs, nos résultats montrent que selon l’outil utilisé 82.8 % à 95.2 % des participants sont douloureux.
Ensuite, nous avons mis en évidence des résultats importants et novateurs dans la compréhension du phénomène douloureux dans la MP : parmi les mécanismes de coping face à la douleur déployés par les participants, la dramatisation, joue un rôle médiateur dans la relation entre la détresse psychologique et le retentissement sensoriel et émotionnel de la douleur. Par ailleurs, l’exploration des croyances et représentations face à la douleur chez nos participants permet de souligner que celles-ci diffèrent de celles de populations d’individus douloureux chroniques non atteints de MP, et sont marquées par la dimension de pérennité, signifiant que les participants
perçoivent l’expérience douloureuse dans la MP comme chronique et durable.
Les résultats des analyses qualitatives menées en IPA (Analyse Phénoménologique Interprétative) nous ont permis de mettre en évidence les processus de mise en sens de l’expérience douloureuse chez des participants diagnostiqués à un âge précoce (n=4). Ces résultats mettent en lumière les processus d’adaptation mis en œuvre par les participants, et ce malgré le bouleversement identitaire majeur provoqué par la maladie et la douleur. Ils éclairent aussi la façon dont la dimension relationnelle de la douleur prend place dans cette expérience douloureuse.
En conclusion, ce travail de thèse permet une meilleure compréhension du phénomène douloureux dans la MP et offre de nouvelles perspectives de recherche. Il ouvre également d’une part vers des propositions pour une amélioration des pratiques cliniques ; et d’autre part vers de nouvelles pistes d’interventions thérapeutiques visant à modifier la perception de l’expérience douloureuse et ainsi faciliter l’adaptation à ce symptôme particulièrement fréquent et invalidant chez les patients atteints de la MP.
Mots clés : douleur, détresse psychologique, maladie de Parkinson, coping, croyances et représentations de la douleur